Delphine Dussol : du Pas-de-Calais à la Corse

Modifié il y a quelques semaines afin notamment de formaliser le projet d’établissement, le nouvel organigramme du centre hospitalier de Bastia voit la création d’une direction des opérations et de la performance occupée depuis le 3 mai par Marie-Christine Viale. C’est Delphine Dussol, venue d’Arras, qui la remplace à la direction des achats, des travaux et de la logistique.

D’Arras à Bastia, en passant par Laon, Saint-Chamond et Vitré, sans oublier Aix-en-Provence où elle a décroché un DEA de droit de la santé et Rennes pour un passage obligé par l’EHESP, Delphine Dussol pourrait être qualifiée de véritable “globe-trotteuse” de la fonction publique hospitalière.

Au CH de Bastia, elle a la chance de recevoir le témoin des mains de Marie-Christine Viale qui vient d’y prendre la direction des opérations et de la performance. D’où le tuilage sur certains dossiers complexes comme le marché pour la réalisation d’analyses d’anatomopathologie, les travaux d’agrandissement des urgences ou l’organisation des évasan.

Dans le concret et le visible

La nouvelle directrice des achats, des travaux et de la logistique du centre hospitalier de Bastia manifeste une véritable appétence pour les fonctions support : « Des différents postes que j’ai occupés au sein de tous ces établissements, c’est celui-ci qui me correspond le mieux, dit-elle, c’est valorisant, on est véritablement dans le concret et le visible ». Pourtant, elle ne nie pas que les fonctions support mériteraient d’être mises sur le devant de la scène, « surtout avec la crise que nous traversons » mais elle entend bien s’y employer, et c’est probablement son savoir-faire en ressources humaines qui devrait l’y aider.

En effet, sitôt sortie de l’école de Rennes, en 2004, Delphine Dussol prenait un premier poste de directrice des ressources humaines et des affaires médicales à l’EPSM de Prémontré, dans l’Aisne, fonction qu’elle occupera jusqu’en novembre 2007, puis à nouveau de 2011 à 2016 au centre hospitalier de Vitré, en Bretagne.

La logistique est passée de l’ombre à la lumière

Pour la nouvelle directrice des achats, des travaux et de la logistique du centre hospitalier de Bastia, l’humain compte pour beaucoup dans les différents métiers de la logistique : « Ils reposent tous sur des valeurs humaines, un engagement de tous les jours de la part d’agents qui sont extrêmement attachés au service public hospitalier et qui se sont incroyablement investis durant la crise ».

Delphine Dussol est convaincue que la crise a contribué à faire sortir de l’ombre des agents qui réalisaient des tâches essentielles comme le bio-nettoyage, par exemple. Et d’évoquer son précédent poste, à Arras : « Nous y avons beaucoup gagné, se réjouit-elle, et c’est un juste retour des choses, car malgré l’incroyable pression qu’ils subissaient eux aussi, les agents de la logistique ont tenu le choc et, au regard de la situation, nous n’avons pas enregistré beaucoup d’arrêts de travail ».

Le public ne s’y est pas trompé puisque, comme elle tient à le souligner, les dons ont afflué également à destination des fonctions support. « Ils ont gagné une reconnaissance qu’ils attendaient sans trop y croire, confie-t-elle, aussi bien de la part du public et des patients que du corps médical ou de l’administration ». Pour l’ancienne directrice des ressources humaines, les liens se sont resserrés à l’hôpital : « Ce que j’ai connu à Arras s’est bien sûr vérifié ailleurs et partout en France les agents des différents services logistique en sont sortis valorisés ».

Les enjeux de l’insularité

Marie-Christine Viale, Jean-Mathieu Defour, DG du CH, et Delphine Dussol

Le climat peut-il justifier à lui seul de passer d’un centre hospitalier de plus de 1 500 lits à un établissement qui en compte trois fois moins ? Pour Delphine Dussol, les enjeux ne se situaient bien évidemment pas là : « Même s’il compte moins de lits, le centre hospitalier de Bastia se singularise par le nombre de spécialités qui y sont exercées, explique-t-elle, mais ce sont également les particularités inhérentes au caractère insulaire du centre hospitalier qui m’ont attiré ».

De fait — et c’est là l’ancienne directrice des achats du CH de Saint-Chamond et d’Arras qui parle — on ne gère pas ses achats et ses approvisionnements de la même façon sur une île que sur le territoire métropolitain : « Tout ne passe pas forcément par les centrales d’achat, confie-t-elle, et pour certaines références les marques nationales ne sont pas très nombreuses ».

L’insularité n’impacte pas forcément que les achats et il faut ici raisonner différemment qu’en métropole : « la gestion des stocks ne s’appréhende pas de la même façon et il nous faut tenir compte par exemple des aléas climatiques. Quand les approvisionnements se font par voie maritime, il ne faut pas prendre le risque de se retrouver avec des stocks trop justes et nous devons par conséquent stocker plus qu’on ne le ferait en métropole ». Pour Delphine Dussol, à Bastia, les enjeux sont bien différents qu’à Arras ou à Saint-Chamond : « Je découvre ici toutes ces particularités, et c’était bien le but ! ».

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