Acheteurs, bienvenue au club

Lancé dans le cadre Métropolitain Business Act, le Club Acheteurs, organisé par la CCI Marseille Provence, a bien des atouts. Il permet à 150 professionnels du cru d’échanger avec leurs homologues du public et du privé mais aussi d’encourager les entreprises à répondre aux consultations.
C’est dans le cadre du Métropolitain Business Act que sont organisées les rencontres entre acheteurs et entreprises du territoire de la métropole Aix-Marseille-Provence. Acheteurs privés mais également acheteurs publics font partie du Club des Acheteurs qui se réunit chaque trimestre dans le cadre du dispositif élaboré à Marseille par la chambre de commerce et d’industrie. « C’est l’une des raisons pour laquelle j’ai intégré le Club Acheteurs, confie Mohand Kachetel, en échangeant avec d’autres acheteurs publics, mais surtout avec des acheteurs privés, on peut voir le chemin parcouru, mais aussi celui qui reste à parcourir aux acheteurs hospitaliers ».

Responsable de la cellule marchés publics au sein de la direction des achats, des services logistiques, techniques et du patrimoine du centre hospitalier Montperrin, à Aix-en-Provence, Mohand Kachetel n’était pourtant pas parti avec cette préoccupation première : « Avec le Métropolitain Business Act, j’attendais surtout dans un premier temps de rencontrer des entreprises et les inciter à répondre à nos consultations ». Non que les 12M€ d’achat du centre hospitalier Montperrin soient inintéressants, « les autres acheteurs publics de la métropole marseillaise rencontrent les mêmes difficultés », mais les entreprises ne se jettent pas sur les marchés publics : « essentiellement pour les marchés de travaux, précise Mohand Kachetel, on peut toujours allotir au maximum, nous sommes parfois contraints de relancer en marché négocié ».

Quand l’acheteur devient commercial

 

Le responsable de la cellule marchés publics du centre hospitalier Montperrin ne veut toutefois pas être alarmiste outre mesure : « La pénurie de candidats pour les marchés de travaux est cyclique, explique-t-il, actuellement, par exemple, comme nous sommes en période pré-électorale, il y a des chantiers partout et les entreprises ont des carnets de commande bien remplis ». Effectivement, les prestataires ne se bousculent pas au portillon des hôpitaux et ne courent pas après les commandes. Il suffit de descendre la Canebière pour constater qu’ils ne savent plus où donner de la pioche… « Lorsque nous sommes en pénurie de candidats les prix s’envolent, déplore Mohand Kachetel, on peut se retrouver avec des dépassements de plus de 10 % par rapport aux tarifs habituellement constatés, ce sont les fournisseurs qui fixent les prix ! ».

Les rencontres organisées dans le cadre du Métropolitain Business Act représentent donc un bon moyen de sensibiliser d’éventuels soumissionnaires. « D’acheteur je deviens commercial, confie-t-il, je vais carrément vendre aux entreprises mes marchés de travaux  ». Car les autres marchés de fournitures et services courants sont pratiquement tous mutualisés au niveau des groupements nationaux et régionaux. Mais n’est-ce pas un peu risqué d’en être pratiquement réduit à démarcher les candidats ? « Nous n’en sommes pas là, mais force est de constater que les marchés hospitaliers, principalement les marchés de travaux, n’ont pas vraiment la côte ». D’où l’intérêt pour lui de pouvoir échanger avec des acheteurs du secteur privé mais également avec d’autres acheteurs publics qui rencontrent peu ou prou les mêmes difficultés : « On pourrait croire que la dématérialisation est digérée, mais elle constitue encore un frein pour les entreprises qui n’ont plus les moyens de perdre du temps à monter des dossiers de candidature trop complexes pour elles ».

Du gagnant gagnant ?

 

Aujourd’hui, le Métropolitain Business Act compte 96 entreprises représentant 150 acheteurs, dont un tiers sont des acheteurs publics. Mais à peine une petite dizaine sont issus du milieu hospitalier, comme le relève Mohand Kachetel qui fut le premier à pousser la porte du Club des Acheteurs : « Aujourd’hui, même si nous courons tous après le temps, les acheteurs du GHT s’y font plus nombreux, les échanges entre les acheteurs publics et privés se pérénisent ». Du côté des entreprises, le ressenti est aussi plutôt positif et le président de la CCI Marseille Provence s’en félicite : « Nous voulons faciliter le business des entreprises et leur être utile, déclare Jean-Luc Chauvin, leur apporter des solutions pratiques pour favoriser leur croissance et répondre aux difficultés qu’elles peuvent rencontrer ».

Et de poursuivre : « Avec le Métropolitain Business Act et la démarche “Tous acheteurs, tous vendeurs” qui compte 1 000 participants, nous avons déjà tissé des liens étroits entre donneurs d’ordre et PME/TPE afin de leur faciliter l’accès aux marchés publics, et plus globalement aux opportunités de business ». Pour les acheteurs publics, c’est également tout bénéfice : « Les acheteurs hospitaliers ont tout intérêt à échanger avec leurs homologues des autres fonctions publiques, conclut Mohand Kachetel, mais surtout peut-être avec ceux du privé ».
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