Une 2e vie à Beyrouth pour les DM de Douarnenez

Recyclage, développement durable, aide humanitaire, ces vertus modernes sont réunies dans l’envoi vers Beyrouth de matériels et dispositifs médicaux réformés du magasin de l’hôpital de Douarnenez.

Le remplissage de la première fourgonnette pour le Liban

C’est en tant que responsable du magasin que Stéphane Quentel a mené l’opération. Également ambassadeur référent en développement durable de l’hôpital, animateur d’un groupe de travail sur l’eau, l’énergie, le transport, le social et le sociétal, il était déjà en alerte sur toutes les réutilisations et revalorisations possibles. C’est tout naturellement qu’il vient d’organiser une opération de « recyclage » à vocation cette fois humanitaire.

Des échantillons laissés par les fournisseurs

Fin mars, un conteneur doit prendre la mer, destination le Liban, rempli de cinq fauteuils roulants, quinze cannes, dix déambulateurs, d’un moniteur de bloc en provenance du magasin de l’hôpital de Douarnenez. Dans l’envoi, après que la pharmacie et le bloc ont été sollicités, il y avait aussi des dispositifs médicaux stériles, tels que des sets de sutures et ligatures, des pansements, des seringues, des pinces chirurgicales.

Pour certains, il s’agissait d’échantillons laissés par des fournisseurs qui, jamais utilisés dans les services, rejoignent d’ordinaire les déchets et partent en recyclage. À une semaine d’intervalle, deux fourgonnettes ont été chargées pour l’association Liban & Adelina Forever, du professeur Rober Sacy, qui dirige l’aile pédiatrique de l’hôpital gouvernemental de la Quarantaine à Beyrouth. L’hôpital a été détruit lors de l’explosion du 4 août 2020 qui a frappé le port de la capitale libanaise.

Les associations ne veulent pas toujours du matériel déclassé

Stéphane Quentel

« J’ai été contacté par le représentant à Quimper de cette association qui fait le tour de nombreux établissements en France, raconte Stéphane Quentel. Il était très intéressé par ce que nous avions à lui proposer. Nous recommencerons ! » Le « trésor » dans lequel Stéphane Quentel a pu puiser est constitué des matériels réformés que l’hôpital n’utilise plus. « Ils sont là pour différentes raisons. Souvent parce qu’ils ne sont plus maintenus par les fabricants ou déjà amortis en totalité et obsolètes car nous en achetons de plus modernes. Nous ne savons pas toujours quoi en faire. »

« A priori, la priorité de l’hôpital, c’est le recyclage de ces équipements voire la remise en vente pour les équipements encore utiles et non la mise en déchetterie, poursuit le responsable du magasin, les matériels qui sont encore en état de servir, nous les proposons à des associations. Nous avons distribué beaucoup d’informatique dans les écoles. Mais les associations n’en veulent pas toujours. Ils restent en stock dans nos magasins. À la fin, ils prennent la direction du recyclage. On commande une benne. On la remplit et on évacue vers un ferrailleur. »

Premier don à l’étranger

Stéphane Quentel n’a pas estimé la valeur marchande du don. Peut-être 5000 € si l’on compte 350 à 400 € pour un fauteuil roulant neuf, 150 € pour un déambulateur. L’hôpital fait ainsi régulièrement des dons à des associations humanitaires pour des départs vers l’étranger. « Nous répondons aux sollicitations. Si l’on peut aider des pays moins riches… » Avec l’accord de la direction de la communication de l’hôpital, Stéphane Quentel a alerté la presse, en l’occurrence le quotidien régional Le Télégramme. C’est ainsi qu’un article et une photo sont parues, pour la plus grande fierté du personnel de l’hôpital.

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