Saint-Jean l’Ermitage : la chirurgie fait bloc contre les pratiques polluantes

Pour participer à « l’effort de guerre » écologique et énergétique annoncé par les pouvoirs publics, la clinique de Saint-Jean l’Ermitage de Melun a sonné la mobilisation générale de son bloc. Et vient déjà de remporter une jolie victoire sur le terrain des Dasri.

© DR

Membre du Groupe AVEC, entreprise à mission depuis l’été 2021, la clinique Saint-Jean l’Ermitage (200 lits et places) située à Melun ne pouvait que se donner, elle aussi, une finalité environnementale. À la performance économique, l’établissement privé de santé veut donc concilier la performance écologique, en commençant pas l’activité reconnue comme parmi les plus polluantes, la chirurgie. Au bloc, un combat s’est ainsi engagé contre les gestes délétères, sous la responsabilité des professionnels du terrain.

« Du personnel de bionettoyage aux chirurgiens en passant par les brancardiers, tous les corps de métiers exerçant dans les 14 salles de notre plateau technique sont, depuis un an, représentés au sein d’un groupe qui travaille à partir de leur expérience », rapporte la directrice de la clinique, Sandrine Huwels.

Verre médicamenteux et résidus métalliques

Le recueil de renseignements, indispensable pour prioriser les mouvements, est sans équivoque : « Avec plus de 35 kg/lit, notre taux de DASRI était supérieur à la moyenne des établissements de dimensions et missions comparables. Nous avons donc commencé par repenser notre tri, en sensibilisant aux nouvelles procédures les équipes qui pouvaient en être déroutées », raconte-t-elle.

Finis en effet les éléments finissant aux DASRI à la moindre goutte de sang : « Les verres médicaux, par exemple, sont collectés dans des bouteilles de sérum physiologique bouchonnées et inclus aux DAOM », explique la directrice. Et, aux côtés de la valorisation des cartons comme du recyclage des documents papiers non confidentiels, la clinique se penche aussi sur ses résidus métalliques (emballage des fils, matériels réformés, cupule en aluminium…) : « via une association à laquelle plusieurs soignants et praticiens ont adhéré, ceux-ci sont revendus à un ferrailleur et leur produit réinvesti dans l’achat de jouets pour nos jeunes patients » expose Sandrine Huwels. En 2022, 935 kilos de ferraille ont été recyclés par ce biais.

Un bloc reparamétré

À cette lutte engagée contre les pratiques « écocides », la consommation d’énergie va constituer le deuxième angle d’attaque, mais là encore sur la base d’une opération de reconnaissance préalable. À chaque local son usage et, par conséquent, son mode d’éclairage…

© DR

« Menée par les cadres de service, une étude a permis d’établir de nouvelles pratiques, ici en ajoutant de nouveaux détecteurs de mouvements – une soixantaine au total – là en travaillant sur des temporisations adaptées aux besoins du lieu », résume Sandrine Huwels. La prochaine cible sera le bloc opératoire lui-même, dont les systèmes d’alimentation vont être prochainement reparamétrés afin d’adapter les débits d’air à l’occupation effective des salles.

Deux fois moins de Dasri

Avec un tonnage de Dasri déjà divisé par deux (3,5 tonnes annuelles) et une tournée de ramassage réduite d’autant, certains chiffres s’affichent déjà avec éclat. « Mais il est encore trop tôt pour mesurer l’intégralité des économies réalisées, environnementales et financières, » tempère la directrice de l’établissement francilien, consciente que la réussite de la fameuse guerre engagée impose d’abord de s’armer… de patience.

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *