L’ode à la RSE du CH de Carcassonne

Le CH de Carcassonne a fait du développement durable sa marque de fabrique et cherche à réduire l’empreinte environnementale de son activité. Autoproduction d’énergie propre, critères verts pouvant aller jusqu’à 20% dans les marchés, contrats avec le secteur du handicap, éco-ambassadeurs volontaires dans les services, développement des filières de tri, accent sur la qualité de vie au travail, l’hôpital de l’Aude utilise tous les leviers à sa disposition pour être plus vertueux.

© CH Carcassonne

La santé n’a pas de prix. Mais elle a un impact sur l’environnement, avec les 100 millions de m2 et les 2 millions de salariés du secteur sanitaire et médico-social en France. Selon l’ADEME, elle représente 12 % des consommations d’énergie du secteur tertiaire et génère 780 000 tonnes de déchets par an. On estime qu’un hôpital consomme entre 400 et 1200 litres d’eau par jour et par lit…

Pas de perturbateur endocrinien dans les couches de la maternité

Les établissements de santé ont donc un rôle primordial à jouer pour contribuer au développement durable. À l’instar de l’hôpital de Niort, champion de la réduction des émissions de gaz à effet de serre (lire notre article du 25 janvier 2021), le CH de Carcassonne a été invité le 22 juin à présenter sa politique RSE lors d’une conférence organisée par le Resah, au cours de laquelle le GIP a présenté sa propre démarche, matérialisée sous la forme d’un SPASER et d’une candidature au label Relations fournisseurs et achats responsables (RFAR).

Depuis 2014 et l’érection d’un nouveau bâtiment vertueux HQE, l’hôpital (396 lits) actionne tous les leviers possibles. L’établissement audois (396 lits) utilise évidemment ses achats. Il a par exemple fait appel au secteur du handicap pour entretenir ses espaces verts et intégré dans sa consultation des lots afin de pour favoriser la diversité végétale et animale (éco-pâturage et installation de prairies mellifères). Des critères pouvant aller jusqu’à 20 % sont insérés dans tous les marchés du GHT. Carcassonne a aussi choisi de privilégier des protections hygiéniques destinés aux nourrissons sans perturbateur endocrinien et sans blanchiment au chlore.

Ombrières photovoltaïques sur le parking

Le personnel (1915 ETP) a été sensibilisé à l’éco-soin et à la juste utilisation du matériel. « Le parcours patient a été structuré pour éviter les doubles examens et prélèvements », a illustré Marielle Mestre-Meynard, directrice des achats et de la logistique. Une quinzaine de filières de tri, du papier au verre médical, en passant par le plastique et les déchets fermentescibles, ont été installées.

Premier consommateur d’électricité de son département, le CH de Carcassonne a aussi pris des mesures énergiques. Sa chaudière est alimentée par du bois local. Et son parking est couvert d’ombrières photovoltaïques qui permettent de produire in situ de quoi répondre aux besoins d’un des bâtiments du site. Depuis 2012, l’hôpital audois a réduit de 53 % les émissions de gaz à effet de serre.

Accent sur la communication positive

Le cheminement se veut à la fois global, ouvert sur le territoire grâce à des partenariats noués avec les collectivités locales (agglomération, département) et surtout fondé sur une « communication positive », en s’appuyant sur tous les agents, plutôt que de chercher à les culpabiliser.

Les éco-gestes (climatisation et chauffage adapté, fermeture des lumières et du matériel informatique) ont été relayés par des ambassadeurs volontaires dans les services. Le tri sélectif a démarré du bloc opératoire, avant de s’étendre au reste de l’établissement. L’information remontante est privilégiée, a assuré Marielle Mestre-Meynard. Pour preuve, la démarche ne s’est traduite par aucune note de service depuis six ans, assure l’hôpital audois.

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