Les clauses vertes, fer de lance de l’achat durable des CHU

Questionnés sur la thématique de la transition écologique par la conférence des CHU, les hôpitaux universitaires assurent quasiment tous avoir un plan d’action en matière d’achat. L’alimentation est le segment le plus travaillé, devant les médicaments et les DM. Et l’outil le plus couramment utilisé reste l’insertion de clauses ou de critères environnementaux dans les marchés.

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Quelle est la maturité des hôpitaux universitaires en matière de transition écologique ? Pour en savoir plus, la conférence des CHU a mené l’enquête fin 2022. Ses membres ont joué le jeu puisque 30 sur 32 ont répondu à un questionnaire, dont les résultats ont été en partie présentés le 10 mars durant la journée « transformation écologique en santé » organisée par la FHF.

Comme on pouvait le présupposer, la transition écologique est désormais intégrée dans les orientations stratégiques de la très grande majorité des CHU (+ de 80 %). « Cependant, le pilotage et l’animation restent hétérogènes », a commenté Hélène Oppetit, DGA du CHU de Reims. Les moyens dédiés varient beaucoup. Et le travail mené reste encore peu évalué.

En matière de cartographie, il y a aussi du bon et du moins bon. Pratiquement tous les CHU ont réalisé un bilan de leurs émissions de gaz à effet de serre, mais « beaucoup commencent à dater sérieusement ». Et seuls dix d’entre eux ont calculé leur impact sur les trois scopes.

L’alimentaire, segment d’achat le plus travaillé

Pour autant, cela n’a pas empêché les établissements d’agir. 8 CHU sur 30 ont déclaré avoir un plan d’actions global, la moitié des questionnés des plans d’actions ciblés. Et la plupart est allée au charbon dans quatre domaines majeurs, autrement dit les achats, la mobilité, l’énergie et les déchets.

S’agissant des marchés, l’alimentaire est le segment le plus travaillé (86,7 % des cas). La moitié des CHU s’est penché sur les dispositifs médicaux, 43 % sur les médicaments, alors que ces deux familles sont à l’origine de la moitié des émissions de GES, selon les estimations du Shift Project (lire notre article du 13 mars 2023).

Cette prise en compte se traduit avant tout par l’insertion de clauses ou de critères environnementaux (86,2 %) et par la diminution du recours à l’usage unique (62,1 %). La promotion de l’économie circulaire reste l’apanage d’une minorité (37,9 %).

Anticiper le volume des déchets dès les mises en concurrence

9 CHU sur 10 ont pris des mesures concernant leur consommation énergétique. Néanmoins, note Frédéric Rimattei, DGA du CHU de Rennes, l’enquête montre que ce sont les actions en amont, portant sur les infrastructures et la production, qui ont été privilégiées, et moins celles liées aux comportements des utilisateurs (écogestes) ou le recours, plus compliqué, à des sources d’énergie plus décarbonées.

Plus de la moitié des hôpitaux questionnés (16/30) annoncent des politiques de filières de déchets spécifiques. Toutefois seuls 13 ont adapté leurs politiques d’achats afin de réduire le volume de déchets liés aux équipements acquis. Pour Frédéric Rimattei, le défi est bien d’intégrer la problématique en amont, dès le sourcing et la définition du besoin.

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