Les achats, leviers n°1 de la transformation écologique pour les hospitaliers

Selon une enquête menée par le CNEH, 84% des professionnels des établissements sanitaires et médico-sociaux considèrent la transformation écologique comme une priorité. Les achats arrivent en tête des axes de travail jugés primordiaux, devant la gestion des déchets, l’efficacité énergétique, le bâtimentaire ou la mobilité.

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L’hôpital est un gros consommateur de ressources, nécessaires prise en charge des patients. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le besoin énergétique atteint 21,5 TWh/an, avec une consommation moyenne au m2 de 320 kWh, supérieure à un bâtiment tertiaire (182 kWh/m2). Et la consommation d’eau oscille entre 400 et 1200 litres d’eau par jour et par lit. Par ailleurs, un lit d’hôpital génère une tonne de déchets par an.

1000 répondants

Pour en savoir plus sur les priorités et les initiatives prises, le CNEH a mené l’enquête l’année dernière, en avril et mai. Mille professionnels du monde de la santé (32 % de directeurs et directeurs adjoints, 33 % de l’univers de la logistique, des travaux et de la qualité, 25 % de médecins, 10 % de soignants) travaillant dans différents établissements (75 % de CH, 20 % de CHU et 5 % dans des structures médico-sociales) ont pris la peine de répondre à son questionnaire. Les résultats ont été présentés le 24 mars dernier, lors de la journée consacrée à la transformation écologique des hôpitaux organisée conjointement par le CNEH et le Resah.

Quelles sont les principaux enseignements de cette radioscopie ? D’abord que la « transformation écologique » est une priorité pour 84 % du panel. 80 % des personnes interrogées estiment que la transformation écologique aura un impact important sur le fonctionnement des hôpitaux dans les 5 prochaines années. Enfin 68 % affirment que leurs organisations ont pris des initiatives dans le domaine.

Les achats jugés prioritaires par 85 % des personnes interrogées

Plusieurs motivations sont avancées : la réduction des charges de l’établissement, l’amélioration de l’image de l’établissement mènent le bal (score identique de 82 %), devant la rénovation des bâtiments (70 %) et l’amélioration du confort des patients (66 %).

Côté axes de travail, 85 % des répondants estiment que les achats sont prioritaires. Les actions déjà menées ne surprendront personne avec l’intégration de critères « développement durable » dans les cahiers des charges, l’acquisition de produits éco-responsables, la mise en place de circuits courts ou le choix de matériels recyclables ou réparables.

Deuxième dans la liste des priorités, la gestion des déchets (66 %) remporte en revanche la palme s’agissant des initiatives déjà prises (84 %) qu’il s’agisse de la réduction de l’usage unique, de la limitation des emballages, ou du traitement et du tri.

L’efficacité énergétique et la gestion de l’eau pointent à la 3e place des axes prioritaires (64 %) et du nombre d’initiatives (63 %) via le recours à des énergies alternatives (photovoltaïque, géothermie), le remplacement des équipements (chaudière à bois), l’optimisation de l’éclairage et de l’eau (récupération de l’eau de pluie, modernisation du réseau pour limiter les pertes…).

Un manque d’indicateurs

Beaucoup d’actions ont déjà été entreprises (77 %) concernant les bâtiments, de l’installation de GTC à l’isolation. C’est peut-être pourquoi le secteur n’apparaît qu’en 4e position des sujets prioritaires (61 % des répondants). Il devance la mobilité (52 %) et enfin le numérique (40 %).

Pour 78 % des professionnels sondés, les finances sont l’obstacle principal du changement de paradigme, devant les freins organisationnels (58 %). 44 % estiment que les initiatives déployées sont menées sans budget particulier et 47 % qu’il n’y a pas d’indicateurs pour mesurer leurs résultats.

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