Le Shift Project affine le bilan carbone du secteur de la santé

L’ONG Shift Project a fignolé le calcul de l’impact environnemental du secteur de la santé, en élargissant le périmètre étudié et en intégrant des postes d’émissions supplémentaires. Sans pour autant bouleverser les données issues de son premier rapport. La santé représente, en moyenne, 8% l’empreinte carbone nationale. Et les médicaments et DM figurent toujours en tête de liste des postes d’émissions de gaz à effet de serre.

© Epictura

Pas de grande révolution entre le premier rapport du Shift Project et le second qui devrait sortir officiellement au mois d’avril. Dévoilé en avant-première le 10 mars pendant la journée « transformation écologique en santé » de la Fédération hospitalière de France (FHF), le nouveau bilan confirme les valeurs publiées en 2021 (lire notre article du 29 novembre 2021).

Périmètre étendu à l’administration de la santé et aux complémentaires

L’ONG a pourtant élargi le périmètre étudié, en intégrant dans le panorama la partie administration publique de la santé (ministères, établissements publics, agences…) et les complémentaires santé, mais ces deux sphères pèsent finalement peu (grosso modo 1 % du bilan carbone total). Le Shift Projet a aussi choisi de revoir sa copie pour être plus exhaustif, en travaillant de manière plus poussée les facteurs et les postes d’émissions.

Ont par exemple été intégrés les réseaux de chaud et de froid, les fournitures administratives (dont le papier), les véhicules d’urgence et de transports sanitaires, le déplacement des médecins libéraux, les gaz frigorigènes, le traitement du linge… L’impact de certains postes a été revu à la hausse ou à la baisse. Le poste alimentaire, avec l’ajout des petits-déjeuners et collations, passe de 2,78 à 5,20 millions de tonnes équivalent carbone. À l’inverse, le poste électricité fléchit de 1,49 à 0,79 million de tonnes.

L’impact des achats de produits de santé

Au lieu des chiffres précis de la première édition, la nouvelle mouture préfère fournir des fourchettes parce qu’ont été utilisés « des modèles mathématiques qui permettent de prendre en compte la quasi-intégralité des incertitudes », a expliqué Laurie Marrauld, cheffe de projet santé au Shift Project. Et « avec les incertitudes, on a plus de certitudes », a ajouté celle qui est aussi maître de conférences à l’EHESP.

« À 95 % de certitude », l’ONG estime donc le bilan carbone du secteur de la santé entre 39 et 61 millions de tonnes équivalent CO2, soit entre 6,6 et 10 % de l’empreinte nationale, avec une moyenne établie à 8 %. Plus de 86 % de ces émissions sont indirectes. L’achat des médicaments (29 %) et des dispositifs médicaux (21 %) occupent toujours la tête du hit-parade des vecteurs d’émissions de gaz à effet de serre, très loin devant les déplacements des patients et professionnels (13 %), l’alimentation (11 %), les sources de combustion (9 %) ou les systèmes informatiques (4 %).

 

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