Le CHU de Bristol réduit ses émissions de gaz anesthésiques nocifs

En Angleterre, l’empreinte carbone du service national de santé (National Health Service, NHS) représente 4 à 5% des émissions polluantes du pays. C’est pourquoi un programme « Pour un NHS plus vert » a été lancé de l’autre côté de la Manche. Dans ce cadre, le CHU de Bristol a travaillé pour modifier ses pratiques et le recours à certains gaz anesthésiques.
© CHU Bristol
Les gaz anesthésiques sont utilisés quotidiennement dans le cadre des opérations chirurgicales dans les hôpitaux britanniques. Ces gaz sont à eux seuls responsables de plus de 2 % de toutes les émissions de NHS. Parmi les gaz anesthésiques, le desflurane est l’un des plus courants, mais aussi l’un des plus nocifs. Son impact environnemental est 60 fois plus important que d’autres gaz et l’utilisation d’une bouteille de desflurane a le même effet, en termes de réchauffement climatique, que la combustion de 440 kg de charbon.

Un changement des pratiques

Pour réduire son empreinte carbone, le University Hospitals Bristol Trust a décidé d’encourager l’utilisation d’autres options d’anesthésie chirurgicale, notamment encourageant le passage à une alternative à faible teneur en carbone, le sévorane. Ce projet a pu aboutir grâce à la mobilisation de deux médecins anesthésistes, les docteurs Mat Molyneux et John Hickman.

© CHU Bristol

Ces derniers ont développé plusieurs outils d’engagement pour sensibiliser leurs confrères et fournir des informations sur l’alternative au desflurane. Avec une approche ludique, les médecins ont conçu des cartes colorées qu’ils ont placées sur les machines d’anesthésie présentant des informations sur l’impact environnemental d’activités quotidiennes.

Par exemple, qu’il fallait un an à 4000 m2 de forêt pour absorber l’équivalent du dioxyde de carbone produit par la vaporisation d’une bouteille de Desflurane.  Placés sur ces étiquettes, des codes QR dirigent les cliniciens vers les ressources d’un site Web dédié pour récupérer des informations complémentaires.

Une vraie réduction des émissions de gaz anesthésiques nocifs

Mat Molyneux © CHU Bristol

En seulement deux ans, le personnel du Trust a considérablement réduit l’utilisation de desflurane à forte intensité de carbone, économisant l’équivalent de 30 000 kg de CO² par mois.  « La réduction mensuelle, lorsqu’elle est convertie en dioxyde de carbone, équivaut à 166 voitures hors route ou 105 000 miles conduits par un véhicule de tourisme moyen », illustre Mat Molyneux.

Cette initiative s’inscrit dans un plan de développement durable plus large du CHU de Bristol : l’établissement a également entrepris de réduire l’utilisation de plastiques à usage unique, d’améliorer le recyclage, d’éliminer les déchets, et de réduire les émissions des véhicules du personnel.

« Nous avons introduit de nombreuses initiatives pour montrer l’exemple, mais chacun a un rôle à jouer. Aucune action n’est trop petite. Il y a des choses que nous pouvons tous faire, que ce soit au travail ou à la maison, comme d’éteindre les ordinateurs ou les lumières ou chercher des moyens de transport plus durables, transports en commun ou vélos » argue Sam Willitts, responsable de l’énergie et du développement durable du CHU.

 

Réagir à cet article

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *