Très engagé dans une démarche développement durable, l’établissement de l’Allier (près de mille lits et places, 2200 agents) veut passer un nouveau cap, cette fois dans le domaine de la restauration. Un sujet sur lequel il a déjà pris beaucoup d’initiatives.
L’hôpital auvergnat s’est par exemple distingué au chapitre du recyclage des biodéchets, via une valorisation plutôt originale puisque les denrées récupérées servent à nourrir un élevage de chiens (lire notre article du 7 février 2020). L’an passé, cela a représenté treize tonnes en moins à éliminer.
Limiter le gaspillage et les déchets
La lutte contre le gaspillage est un cheval de bataille, avec un contrôle des non consommés. Et les efforts commencent à porter leurs fruits. En boulangerie, le suivi des demandes en lien avec le nombre de patients a permis, en 2020, d’économiser 12 500 euros, soit l’équivalent de 21 950 pains de 400 grammes. Les petits ruisseaux font les grandes rivières. Chaque semaine, 20 kg de légumes non utilisés servent à concocter des potages maison.
Autre exemple, celui des bouteilles d’eau. Elles ne sont plus distribuées lors des réunions et formations. Des gourdes ont été fournis aux agents. Plus besoin de transporter les packs d’un endroit à un autre, plus de déchets plastiques à gérer. Résultat : 6000 euros de gagnés l’an passé, autrement dit 29 300 bouteilles d’un litre et demi en moins. Une politique étendue aux unités de soin en 2021, où fontaines à eau et carafes sont disponibles. Les bouteilles ne sont désormais livrées que sur prescription médicale ou lorsqu’il n’y a pas de point d’eau potable accessible.
12 actions dans 4 domaines
Néanmoins, le CHMY n’a pas l’intention de s’endormir sur ses lauriers. C’est pourquoi il a choisi de s’engager dans la démarche « Mon restau responsable », dans le sillon creusé par d’autres structures comme les CHU d’Angers, de Besançon, de Tours, de Saint-Etienne (lire notre article du 25 juin 2021) ou les CH de Dax, Figeac et Niort.
L’hôpital du Bourbonnais a déjà commencé ce processus d’amélioration continue – présenté au comité de direction en septembre l’année dernière, malgré le contexte Covid – avec une visite technique au printemps, une auto-évaluation et la séance publique d’engagement hier.
L’établissement s’est engagé à faire mieux avec trois actions simples dans quatre domaines au cours des deux prochaines années. Le premier pilier, c’est déjà d’améliorer le bien-être des convives. En améliorant l’affichage et l’information, en suggérant un menu équilibré et/ou végétarien sur la carte du jour avec l’aide de pictogrammes, et en éradiquant les derniers récipients en plastique au self, notamment pour les desserts, en utilisant des ramequins en porcelaine, déjà employés pour les entrées.
Plus de légumineuses et de produits labellisés
Le deuxième chantier consiste à proposer des assiettes plus responsables. Avec des légumineuses au menu au moins deux fois par mois et des produits labellisés au moins une fois par semaine dans les menus pour l’ensemble des convives de l’établissement. Le CHMY a également comme projet de créer un logo « cuisiné à l’hôpital » pour casser les idées reçues sur la restauration hospitalière et valoriser le « fait maison ».
Troisième domaine : les écogestes. Le CHMY veut former ses professionnels à la thématique du développement durable et aux pratiques plus vertueuses en matière de bionettoyage. Il souhaite aussi s’équiper d’ustensiles pour proposer des grammages plus adaptés aux patients (portion ou demi-portion). Et il promet de poursuivre son audit relatif au gaspillage.
Journées portes ouvertes
Enfin, l’établissement du Bourbonnais a l’intention d’ouvrir largement les portes de sa cuisine (une à deux fois par an), aussi bien aux usagers, à son personnel, aux fournisseurs. Un bon moyen de faire connaître le travail des cuisiniers en présentant leur savoir-faire et de dépasser les préjugés sur la restauration à grande échelle.
Toujours dans le même esprit, l’hôpital veut, une fois par trimestre, remettre au goût du jour des interactions autour d’activités culinaires avec les patients et résidents. L’opportunité pour les professionnels de sortir de leur lieu de travail et de rencontrer leurs convives. Le CHMY a également inscrit sur les tablettes d’offrir la possibilité une fois par an à ses cuisiniers d’échanger et de réseauter avec leurs homologues dans le cadre de visites avec d’autres établissements ou organismes.
