Habillement : un guide pour des achats publics plus durables

Le comité stratégique de filière mode et luxe et plusieurs organismes professionnels dont la Fédération nationale des fabricants de fournitures administratives civiles et militaires (FACIM) ont publié récemment un guide à l’usage des acheteurs publics. Un panorama complet de l’écosystème, des savoir-faire et des normes, accompagné de 14 recommandations pour une approche en coût complet.

Avec ses nombreux sous-traitants et ses multiples métiers, la filière textile est souvent compliquée à appréhender pour les acheteurs publics. Et il est facile de se prendre une veste lors d’une consultation. Le guide, que viennent de publier le CSF mode et luxe et les fédérations professionnelles (FACIM, fédération de la maille, fédération française de la chaussure, union des industries textile…) fournit toutes les clefs pour acheter de manière plus durable et favoriser la relocalisation des chaînes de production.

Premier atout du document : présenter clairement tous les acteurs du monde du textile et de l’habillement, les différentes étapes de la fabrication (nature des fibres, travail des étoffes, ennoblissement avant confection, confection, recyclage) ainsi que le nombre d’entreprises françaises (plus de 3000) pour chaque savoir-faire. La R&D est particulièrement active notamment dans les textiles techniques puisque dans ce secteur la France est le 2ème acteur européen après l’Allemagne.

L’importance d’une approche développement durable

Le guide met aussi en lumière l’impact environnemental de la filière, l’importance d’une approche développement durable, avec une revue de détail des différents labels et normes. L’analyse du cycle de vie d’un T-shirt en coton montre que la production du coton nécessaire consomme 60 % de l’eau utilisée à la fabrication et l’utilisation de ce vêtement.

Pour le même produit, l’ennoblissement est la partie la plus énergivore (52 %) devant la filature (34,5 %), le tricotage (10 %) et la confection (3,5 %). Le choix d’une entreprise française n’est pas sans conséquences sur l’impact carbone. Selon le guide, 1 kg de textile importé génère aujourd’hui 54 kg d’équivalent CO2, soit 2 fois plus que s’il était produit intégralement en France.

Les auteurs proposent au fil de l’ouvrage 14 recommandations concrètes pour améliorer les appels d’offres. Par exemple l’intégration de critères ou caractéristiques de performance en s’appuyant sur les tests /méthodes d’essai normalisés, scientifiquement reconnus et répertoriés comme tels, pour mesurer la qualité intrinsèque d’une étoffe ; de services permettant d’entretenir et de prolonger la durée de vie des chaussures comme critères de développement durable complémentaires, ou encore le recours aux centres techniques industriels (CTI) de la filière pour tester et évaluer les performances techniques demandées.


1 réaction
  1. Florence Messager dit :

    Bonjour,
    L’article sur le guide pour des achats publics plus durables est fort intéressant.
    Dans le domaine de l’amélioration de la qualité de l’air, il y aurait des guides à mettre en place également. Dans les bâtiments, on trouve désormais de très nombreuses centrales de traitement d’air ( CTA) pour distribuer un air assaini dans les pièces. Nous inspirons 12 000 litres d’air par jour, passons environ 70 % dans des milieux clos qui sont 4 à 6 fois plus pollués que l’air extérieur.
    Ces CTA sont dotées de préfiltres jetables, à usage unique. Ils sont mis en déchèterie tous les 3 mois. Ce sont donc des tonnes de métal qui sont jetées régulièrement alors qu’il existe des variantes : des filtres rechargeables ou régénérables. La force de l’habitude fait que les choses changent très très lentement.
    Les solutions rechargeables ou régénérables permettent d’améliorer la QAI des bâtiments tout en réduisant les coûts, les déchets, les emballages, les transports, l’utilisation de matières premières, et dans certains cas la consommation énergétique de certaines CTA.
    Bonne réception,
    Cordialement
    Florence Messager

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