Des couches écolabellisées pour les crèches des Terres du Lauragais

Un an après sa décision de sélectionner, pour ses crèches, des couches écolabellisées Oeko-Tex, sans chlore pour le blanchiment et avec une cellulose provenant de forêts gérées durablement, la communauté de communes Terres du Lauragais est satisfaite de son choix. Les parents aussi.

© Epictura

C’est reparti ! La communauté de communes Terres du Lauragais (58 communes en Haute-Garonne) conserve cette année les couches qu’elle a adoptées en 2021 après une révision écoresponsable de ses critères d’achat. « Les agents sont satisfaits », résume Emmanuelle Bayssieres-Dayde, responsable du service achats de l’interco, qui s’était, grâce à un financement de l’Ademe dans le cadre d’un appel à projets, fait accompagner en 2020 par un bureau d’études spécialiste du sujet de l’achat responsable, dans le but de revoir les exigences de son cahier des charges en matière de couches pour ses 10 crèches.

Isocoût réussi

Résultat, la comcom’ a sollicité le marché pour des couches répondant à des qualités sanitaires et environnementales : au label Oeko-Tex standard 100 ou équivalent, comprenant des quantités de polyacrylate de sodium limitées, une cellulose issue de forêts gérées durablement, sans chlore pour le blanchiment, sans latex, ni parfum, ni alcool ou autre colorant… Elle a aussi prêté attention à d’autres critères environnementaux, comme la recyclabilité des emballages ainsi qu’une livraison trimestrielle, et non hebdomadaire, pour limiter les déplacements. L’année dernière, une société bretonne a remporté le marché sur un an, renouvelable trois ans.

Au-delà des professionnels des crèches, les parents semblent également conquis par ces nouveaux produits. Il faut dire qu’on leur a parlé très tôt de cette stratégie. « Nous les avions informés en amont d’un changement possible, puis nous avions sollicité certaines familles pour savoir si elles étaient d’accord que nous testions les différentes couches reçues dans le cadre de l’appel d’offres pour notamment éprouver la durée de vie de la couche… », ajoute Emmanuelle Bayssieres-Dayde, dont la comcom’ a communiqué dans les crèches par le biais d’affiches et lors de réunions avec les familles, ainsi que dans son journal trimestriel pour expliquer la démarche.

L’exemple de Roubaix

« Les élus aussi étaient satisfaits que nous puissions maitriser les coûts tout en améliorant la qualité des produits utilisés, désormais avec un écolabel, affiché, connu des familles. Nous sommes dans la transparence et l’information », complète la responsable des achats, qui se réjouit d’avoir réussi ce changement à coût constant. « Nous avions eu le retour des villes de Rennes et de Roubaix concernant la maitrise des coûts, et elles nous avaient rassurés à ce sujet », se souvient-elle. « Nous nous interrogions aussi à propos du nombre d’entreprises capables de répondre à nos critères et ces villes nous ont, là aussi, encouragés à poursuivre notre démarche en nous indiquant qu’il existait des offres européennes avec de telles exigences ».

Aujourd’hui, aux Terres du Lauragais, on aimerait pouvoir aller plus loin. Et cela semble possible. « L’offre des couches se diversifie. La prochaine fois, nous serons tentés d’aller vers une couche totalement bio pour tous les âges, voire des couches réutilisables », confie Emmanuelle Bayssieres-Dayde. De fait, au départ, ce sont ces couches lavables qui étaient ciblées. « Mais cela pose un problème de coût : il faut de l’équipement, du personnel supplémentaire… », égrène la responsable des achats qui a été stoppée dans son élan à cause du prix exorbitant de la solution.

L’option du réutilisable

« Aussi nous avons préféré une transition avec des couches jetables à l’impact moins négatif sur la santé des enfants et l’environnement. Une autre étape concernerait des couches réutilisables mais ce marché n’est pas assez abouti en France. Nous avons bien trouvé quelques sociétés proposant cela, mais nous n’avons pas continué à étudier la chose du fait des couts d’investissements nécessaires ».

Vanessa Sobry

Chargée de mission petite enfance de Roubaix et anciennement au service « développement durable » de cette ville nordiste, Vanessa Sobry fait le même constat, après avoir fait adopter ces couches écoresponsables aux six crèches (270 berceaux) de la ville en 2018. « Aujourd’hui, nous sommes un peu prisonniers avec une couche à 13 centimes d’euros, soit au même prix que la couche d’avant alors que les couches écologiques grand public étaient à ce moment-là vendues entre 24 et 32 centimes. Ce n’est plus rentable de passer à autre chose. Passer au lavable coûterait deux à trois fois plus cher, une telle différence de prix n’est pas réaliste ! De plus, nous devrions débloquer un budget d’investissement pour l’achat des couches ainsi qu’un budget de fonctionnement en ressources humaines » résume celle qui n’a toutefois pas dit son dernier mot. Elle voudrait pouvoir s’approvisionner en France alors que son fournisseur actuel fabrique en Italie.

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