DASRI : le CH Douai limite la dépense grâce au conditionnement

Pour faire baisser le coût de gestion des déchets d’activité à risque infectieux (DASRI), le CH de Douai a travaillé sur les conditionnements. Une politique qui a plusieurs effets positifs, y compris pour le personnel hospitalier.

© Epictura
Chaque année, les établissements de santé se retrouvent avec 170 000 tonnes de déchets d’activité à risque infectieux (déchets liquides, déchets mous, déchets piquants, tranchants ou coupants). Une production en augmentation constante, notamment avec l’utilisation des produits à usage unique.  La facture est salée puisque le traitement des déchets infectieux atteint en moyenne 800 euros la tonne contre 80 euros pour des déchets ménagers. De quoi pousser le CH de Douai à réfléchir au problème et de trouver des solutions, lui permettant de passer de 298 à 220 tonnes de DASRI entre 2014 et juillet 2019.
Comment expliquer cette réduction ? « Nous avons travaillé sur l’optimisation des conditionnements » explique Marcel Coplo, responsable des achats. « Cela a permis un gain financier important. En 4 ans, nous avons économisé 40 000 euros sur les conditionnements et 40 000 euros sur l’incinération. Il a également permis d’améliorer les conditions de travail en plus d’être favorable au respect de l’environnement », complète Marcel Coplo.

Changement des contenants du service d’hémodialyse

L’hémodialyse a été le premier service pour lequel le CH a expérimenté cette politique en 2015.  L’établissement nordiste utilisait pour les déchets mous à risque infectieux des fûts en plastique de 50 litres, dont le poids à vide pesait 1,2 kg. Ces fûts étaient livrés empilés toutes les semaines. Le centre hospitalier a préféré utiliser des cartons de 450 grammes, livrés à plat toutes les deux semaines.
Le coût d’achat a été divisé par 3 (1,50 euros le carton contre 4,80 euros le fût en plastique de 50 litres). Avec un tonnage moindre pour l’incinération dont le coût a diminué également. « En outre, nous y avons gagné en optimisation logistique avec une livraison tous les 15 jours et besoin de moins de place pour stocker les cartons dans le service », ajoute Marcel Coplo.
Pour favoriser les bonnes pratiques, les achats ont également investi 3000 euros dans un conditionnement à double compartiment sur roulettes (DASRI/déchets ménagers), ce qui a permis de diviser par deux les 4,4 tonnes mensuels de DASRI du service d’hémodialyse. « Cet accompagnement a été rentabilisé très rapidement, le coût de gestion des déchets ménagers étant 4 fois plus faible que celui des DASRI » précise le responsable des achats.

Une optimisation des conditionnements dans plusieurs services

Fort de ce succès, le service des achats a accompli le même travail dans les services de réanimation, des urgences, du laboratoire, activités grands producteurs de DASRI. « Au laboratoire, nous avons remplacé 3/4 des fûts en plastique par des cartons. Nous avons également travaillé sur les collecteurs d’aiguille en passant de collecteurs de 3 litres à des collecteurs d’un litre, après avoir constaté qu’ils étaient souvent à moitié plein lors des évacuations » indique Marcel Coplo.
En 2018, le centre hospitalier s’est penché sur le cas des sacs. « Nous utilisions des sacs de 30, 50 et 110 litres, avec un coût assez important pour ces derniers. Nous avons décidé de ne plus utiliser que des sacs de 50 litres pour les DASRI », expose le responsable des achats. Bilan : « le mois suivant, 2 tonnes de DASRI étaient basculées en déchets ménagers. ». « Changer la nature et le volume des conditionnements permet d’améliorer l’efficience du tri », conclut Marcel Coplo.

Des bénéfices aussi pour les personnels

Marcel Coplo

Le poids plus léger des conditionnements a amélioré la qualité de vie au travail des agents hospitaliers et des personnes chargées de la chaîne logistique qui portent de moins lourdes charges. « Ce sont les équipes qui nous ont fait ces retours », précise-t-il.  « Ce travail sur les conditionnements a également un impact environnemental » insiste Marcel Coplo. Utiliser des cartons et non des fûts en plastique améliore l’empreinte écologique. En outre, la baisse de tonnage des DASRI a entraîné la diminution du nombre de transports en camion vers le centre de valorisation des déchets. « Nous avons pu mesurer que nous économisions entre 8 à 12 transports par an avec des camions de 3,5 tonnes », chiffre-t-il. Soit moins de production de CO2. Le travail sur une meilleure gestion des DASRI se poursuit. Récompensé par un Trophée de l’achat hospitalier en 2018, le CH de Douai « cherche toujours des pistes d’efficience, en matière d’optimisation des conditionnements et d’imputation des DASRI ».

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