CH de Grasse : les agents plébiscitent le plan mobilité durable

Dans les Alpes-Maritimes, il y a deux ans, le centre hospitalier de Grasse signait avec la communauté d’agglomération du pays grassois un plan mobilité durable. Aujourd’hui, le bilan est plus que positif et remporte l’adhésion d’un nombre toujours plus important d’agents hospitaliers. Il montre également que lorsque les établissements hospitaliers peuvent s’adosser aux collectivités locales pour co-construire des politiques originales, car chacun y trouve son compte.

© CH Grasse

Devant le succès remporté par son plan mobilité durable, le centre hospitalier de Grasse change de braquet. Le jeu de mot est facile puisque ce plan a été notamment conçu autour du vélo. Et même si le relief du pays grassois est plus accidenté que le plat pays que parcourent les cyclistes du Paris-Roubaix, les agents du centre hospitalier se sont rués sur les vélos mis à leur disposition, laissant ainsi désormais leur voiture au garage.

6 à 10 km autour de l’établissement

Nicole Spielmann

Forte d’un engagement personnel, Nicole Spielmann, directrice du pôle opérationnel et technique, a ajouté la mission mobilité à son plan d’actions. Elle nous raconte comment le centre hospitalier de Grasse a su convertir ses agents aux modes de déplacements doux, quand bien même se rendre au travail à la force du jarret réclame plus d’effort que tourner la clé dans le Neiman de sa voiture… « Nous étions convaincus que nous pouvions dupliquer à notre niveau l’action entreprise par la communauté d’agglomération du pays de Grasse (CAPG) lorsqu’elle a révisé son plan de déplacements urbains en proposant notamment un service de location de vélos à assistance électrique ».

Une première étude est lancée en 2018, permettant de cibler les agents qui vivent dans un rayon et 6 à 10 kilomètres autour de l’hôpital, ce sont eux qui constituent le cœur de cible : 70 % des agents affectés au site de gérontologie et 45 % de ceux qui sont rattachés au pôle médecine, chirurgie et obstétrique.

Le parking en surchauffe

Quand 90 % des agents viennent travailler en voiture, le parking ne suffit plus : « Ce n’est qu’un des aspects du problème qui nous a conduit à nous lancer dans l’aventure, confie Nicole Spielmann, mais non des moindres ». En effet, même si le covoiturage commençait à se développer, il fallait pousser les murs pour garer les véhicules des 1 400 agents, ceux des patients et ceux des visiteurs.

En mars 2019, la décision est prise d’impliquer les agents qui reçoivent tous un questionnaire extrêmement détaillé permettant de connaitre leur profil, leurs habitudes de déplacement et, surtout, la façon dont ils pourraient modifier leurs comportements s’ils bénéficiaient d’une offre de mobilité plus étoffée qui puisse les dispenser d’utiliser leur véhicule personnel.

16 000 euros pour acheter des vélos électriques

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« Plus du tiers des agents ont répondu, se félicite Nicole Spielmann, et c’est au regard des résultats de cette enquête que nous avons décidé d’investir 16 000 € pour l’achat de dix vélos électriques ». La construction d’un abri à vélo sécurisé a été financée pour partie grâce au programme national Alvéole : « Nous avons pu ainsi bénéficier d’une subvention de 11 000 € sur les 27 000 € nécessaires à la réalisation de cet investissement ».

Dans le cadre de son nouveau plan de déplacements urbains, la communauté d’agglomération du pays de Grasse proposait déjà à la location des vélos à assistance électrique au tarif de 32 € par mois : « Nous prenions en charge la moitié du prix de la location pour nos agents, explique Nicole Spielmann, et comme la demande était forte, nous avons franchi le pas en procédant nous aussi à l’acquisition de notre parc deux roues ».

700 kg de CO2 économisés

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Le personnel du centre hospitalier peut donc louer directement auprès de l’hôpital un vélo à assistance électrique pour à peine 16 € par mois : « Pour que tous puissent en bénéficier, les contrats de location ne peuvent excéder trois mois afin d’assurer un roulement ». Effectivement, plus d’une trentaine d’agents sont des utilisateurs réguliers et la demande est en augmentation régulière : « Plus de 6 000 kilomètres ont déjà été parcourus, se félicite Nicole Spielmann, soit 700 kg de CO2 économisés ! ».

Mission accomplie, donc pour le volet développement durable, d’autant que plusieurs utilisateurs ont franchi le pas eux aussi en achetant leurs propres vélos. Mais un autre objectif a été atteint : « Nombreux sont les utilisateurs qui évoquent une amélioration de leur qualité de vie, conclue la directrice de la logistique et des travaux, et l’augmentation de notre parc semble aujourd’hui acquise ». Et comme le bouche-à-oreille fonctionne bien chez les hospitaliers, l’expérience grassoise est bien partie pour faire des émules.

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