20 % de produits bio en restauration collective publique en 2022. L’objectif fixé il y a dix ans, pourtant remis au goût du jour par la loi Egalim, n’est pas atteint malgré l’engagement de certaines cantines scolaires. Selon la Cour des comptes, qui a publié le 30 juin, un rapport sur le soutien à l’agriculture biologique, la part des aliments bio dans les repas fournis par les restaurants publics plafonne à 6 %. Soit peu ou prou le même pourcentage que la consommation générale en France.
Pourtant, le levier de l’achat public est essentiel pour assurer des débouchés aux produits bio à la fois en structurant les filières et en modifiant les comportements alimentaires, souligne le rapport qui considère que la commande publique n’a pas été assez mobilisée, comparativement à d’autres pays européens.
Des objectifs déterminés sans connaissance de la situation de départ
Mais au-delà du résultat médiocre, « la fixation d’un objectif », réaffirmée de « manière incantatoire », « ne saurait tenir lieu à elle seule de politique publique » commente sévèrement la Cour des comptes. Pour la rue Cambon, les pourcentages ont été déterminés « sans connaissance précise de la situation de départ, ni instruments de mesure adéquats ».
Les magistrats financiers regrettent en outre que ces objectifs aient été fixés par l’Etat sans mesures d’accompagnement des opérateurs concernés, notamment la formation des cuisiniers et des acheteurs publics, ou encore l’aide indispensable à fournir aux producteurs et petits transformateurs bio afin d’adapter les conditionnements et de répondre aux appels d’offres.