Baromètre Obsar : l’achat responsable continue sa progression

Les résultats du 12e baromètre de l’Observatoire des achats responsables (Obsar), désormais une institution, ont été dévoilés hier. La démarche d’achat responsable continue de gagner des adeptes puisque la moitié des professionnels interrogés la considère comme une politique prioritaire. Cependant, certaines pratiques évoluent lentement, notamment dès qu’il s’agit de prendre en compte l’intégralité des coûts ou des bénéfices lors du choix d’un bien ou d’un service.

Association née en 2010, l’Obsar, dont l’objectif est de sensibiliser les professionnels, espère qu’acheter responsable deviendra un jour la norme. Son dernier baromètre montre que les marges de progrès restent importantes mais que cette dimension avance à pas de géants dans les têtes des praticiens et dans les faits.

Doublement du nombre de répondants

Preuve de cet engouement, le nombre de répondants a doublé par rapport à l’année passée. Pour cette 12e édition, l’enquête quantitative, réalisée en ligne entre le 9 novembre et le 18 décembre 2020, a en effet recueilli 316 réponses, dont 116 émanant du secteur public (39 % de l’échantillon global), avec un panel représentant tous les profils : 17 % de directeurs achat, 29 % de responsables achats, 21 % d’acheteurs et 27 % d’autres fonctions dont les responsables RSE.

Indicateur emblématique s’il en est : seuls 23 % des personnes interrogées n’ont pas défini de stratégie d’achat responsable. Dans 55 % des cas, elle existe en revanche depuis plus de deux ans au moins. Et bien qu’elle soit toujours n°1 au box-office des raisons prioritaires qui poussent les structures à acheter plus responsable, la conformité réglementaire n’est cependant plus aussi prédominante, passant de 69 % à 40 % entre 2019 et 2020 (Lire notre article du 5 février 2020).

Une priorité pour la moitié des praticiens questionnés

Symbole de cette montée en puissance, la politique d’achat responsable est désormais une priorité pour la moitié des professionnels questionnés, y compris en l’absence de stratégie. Conséquence, les moyens commencent à suivre. Même dans les équipes de taille modeste. 32 % des directions de 5 à 10 personnes annoncent avoir dans leurs rangs un ETP qui se consacre à la question.

Côté environnemental, les thèmes qualifiés de plus importants ne surprendront personne : limitation des déchets (55,4 %), réduction de la pollution (51,7 %), baisse de la consommation d’eau et d’énergie (48 %) et celle des émissions de gaz à effet de serre (45 %). Côté social, la santé et la sécurité des personnes figurent au premier plan (69,3 %), sans doute en raison du coronavirus, avec le respect des droits de l’homme (57,7 %), la diversité et l’égalité homme-femme (55 %).

Le point noir de la formation

Toutefois, lorsqu’on regarde de plus près les résultats, on mesure encore le chemin qui reste à parcourir. Si 76 % des organisations qui ont participé au baromètre ont identifié les enjeux, elles ne sont plus que 55 % à avoir formaliser leur politique dans un document écrit ou 45 % à avoir pris un engagement public et chiffré. 40 % ont certes réalisé une cartographie des risques. Mais dans 60 % des cas, ce travail a été mené de manière unidimensionnelle (par fournisseur ou par pays ou par activité).

Côté ressources humaines, la formation fait figure de talon d’Achille. Pour plus de la moitié des répondants, aucune formation n’a été suivie. Et dans 20 % des situations (28 % dans le secteur public), une partie des acheteurs seulement a suivi une formation une fois dans l’année.

La prise en compte problématique du coût global

Les postes systématiquement pris en compte dans les choix montrent que le concept d’achat par la valeur (lire notre article du 14 janvier 2021) doit encore conquérir bien des professionnels. Si le coût d’acquisition est toujours intégré dans la réflexion dans 84 % des cas, il n’en est pas de même pour le coût d’usage (46 %), les économies ou la valeur générés au bénéfice de l’organisation (35 %) ou de tiers (10 %), les coûts indirects (20 %) ou les dépenses liées à la fin de cycle du produit (15 %). A la décharge des acheteurs, embrasser l’intégralité de tous les impacts se révèle souvent un casse-tête. Et les chiffrer relève des travaux d’Hercule.

 

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